Tongariro

Nous passons la nuit dans un campsite gratuit à 40 minutes du départ du Tongariro Alpine Crossing, où nous avons sympathisé avec Javier, un espagnol, qui fait un road trip en solitaire.
Nous avons également rencontré un groupe de Français. Eux aussi compte faire le trek le lendemain. Nous nous mettons d'accord tous ensemble sur un principe de co-voiturage, une voiture au début et une voiture à la fin du trek car ce n'est pas une boucle.


Jour J, levés à 5:00 du matin, nous allons enfin voir la montagne du Destin et découvrir les légendaires lacs émeraude, une des 10 plus belle randonnée du monde.

La météo annonce du froid et du vent. Donc, nous enfilons nos sous-vêtements thermique ainsi que bonnets, gants et écharpes. En sommes on s'équipe totalement, on ne sais jamais...

Nous partons de bonne humeur avec un météo plutôt clémente. Le panneau au début du sentier indique 6h20 de randonnée.
Le décor est très similaire à l'Islande, des rochers volcanique, de la mousse, des touffes d'herbe un peu partout et des petits arbustes par-ci par-là.
Au bout de quelques minutes, je m'aperçois que j'ai oublié mon bonnet dans la voiture, mais ça devrait aller. Pour le moment, il ne fait pas si froid que ça, je dirais même que je commence à avoir trop chaud.


Au fur et à mesure de notre ascension le vent se met à souffler plus fort et un brouillard nous enveloppe, ce qui accentue cet étrange atmosphère...le sentiment que la vie n'a pas sa place ici.
La végétation se fait de plus en plus rare, la roche est noir. Ça grimpe dure, le brouillard nous gâche la vue. Nous ne voyons pas au-delà de 20m et le vent nous fait perdre l'équilibre.


Là, je commence à regretter furieusement mon bonnet. Nous rencontrons de la neige et de la glace. Le vent se faufile partout, pour nous mordre chacune des parcelles de peau non protégés. Nous sommes sur une crête mais hélas nous ne voyons rien.
Après une montée très raide dans les cailloux et en nous aidant d'une chaîne fixée au rocher, nous arrivons sur une grande plaine jaune. On se serait cru dans la scène de début du film "Seul sur mars", luttant contre le vent et le froid.


Nous continuons de monter pour enfin atteindre un sommet, par temps clair nous devrions voir les 3 lacs émeraude, mais pour le moment je ne vois qu'un mur blanc tout autour de moi.


Nos doigts sont paralysés par le froid, le vent souffle d'autant plus fort, une odeur de soufre assaille nos narines quand soudain la brume se dissipent et une petite éclaircie apparaît.
Enfin, nous apercevons de nos propres yeux, entre un rocher et un troupeau d'asiatiques, les légendaires lacs vert.


Nous descendons dans un mélange de sable noir très instable, les bâtons nous sont encore bien utile. Nous longeons les lacs pour remonter sur une crête et atteindre le lac bleu.


Ici, le vent est incroyablement violent et nous avons du mal à tenir debout pour prendre quelques photos.
Après le lac bleu commence une interminable descente en zig zag à flanc de volcan. La vue est très belle, la végétation refait surface, des fumerolles ça et là. Je m'attend à tout moment à voir Gollum surgir d'un rocher...


La brume cède sa place au ciel bleu, le soleil nos tape de plus en plus sur le crâne.
Nous avons faim et soif, il faut dire que nous avons qu'une banane et trois gorgée d'eau dans le ventre depuis se matin.
Nous finissons cette marche par 45 minutes de forêt, avant d'arriver au parking où nos compatriotes breton nous attendaient.

En quelques chiffres :

- altitude de départ 1100 m
- altitude atteint 1886 m
- vitesse du vent 80 km/h
- température au sommet - 3°c
- température ressenti - 9°c
- durée de la marche 6h15

3 commentaires:

  1. Ben... je préfère lire votre expérience... au chaud ! Et voir les photos à votre retour ;o) -9°C... je meurs !

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  2. Très belle aventure.
    Un beau récit qui reflète le vécu. Nous avons vraiment l'impression d'être sur une autre planète.
    J'espère que les néo-zélandais prennent soin de ce patrimoine.
    Bonjour à tous tes amis de trek.
    Ps : la prochaine fois n'oublie pas ton bonnet...

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  3. Coucou Sandra et Juju,
    Magnifique, dépaysement assuré.
    Vous nous faites tous rêver, surtout moi. Cela me manques.
    N'oublie pas ton bonnet pour la prochaine fois.

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